Enquête Haut Potentiel et Emploi

Dans le cadre d’une étude sur le sujet du Haut Potentiel en entreprise menée par Kalena Consulting et Talented Formation de mai à septembre 2021, nous avions souhaité avoir les retours des adultes HPI dans le monde professionnel, leurs expériences, leurs ressentis, leurs idées et leurs suggestions.

Nous avons reçu près d’un millier de réponses au questionnaire et des centaines de témoignages inspirants et édifiants dont nous souhaitons partager avec vous quelques extraits ici (choisis aléatoirement tant ils étaient tous riches). L’enquête complète restant à notre disposition dans le cadre de notre étude. 

L’enjeu est sociétal.

De plus en plus d’adultes sont identifiés, le contexte actuel impose la nécessité pour les organisations de s’adapter et d’innover pour répondre aux besoins de demain.

Libérer le potentiel et reconnaitre la valeur ajoutée des hauts potentiels revêt de multiples objectifs en terme de performance :

  • Permettre de reconnaitre leurs talents et leurs compétences. 
  • Diversifier les profils dans le monde de l’entreprise pour pouvoir s’adapter et répondre à ce monde qui bouge.
  • Limiter les RPS, burn out, bore out.

Merci infiniment à toutes les personnes qui ont accepté de participer à cette enquête et nous aident à avancer sur la mise en place d’actions de sensibilisation concrètes sur un sujet qui mérite véritablement toute sa place au sein des organisations et concerne tous les acteurs de l’emploi, du management, des RH et du recrutement. 


 

 

 

TEMOIGNAGES

À l’heure où nous assistons paradoxalement à un recul majeur du niveau de pratique en terme de développement RH (recrutement archaïque, GPEC inopérante, potentiel d’évolution inexistant et donc un bilan de formation professionnelle continue en dessous des attentes…), force est de constater qu’en terme de reconnaissance des atouts des profils « atypiques » et plus particulièrement ceux à cognition divergente, la situation socio-économique n’est pas des plus favorable à notre travail d’encouragement à la reconnaissance de cette forme de diversité. La notion même de HPI fait peur, effraie, du fait d’une méconnaissance affligeante. Les comportements et attitudes sont encore motivés par des mécanismes rachidiens primaires et entretenus par une culture française encore trop réfractaire à l’expression d’une intelligence portée par l’ouverture, la pensée critique et l’objectivité.
Les vieux schémas ont encore de belles années d’existence…parce qu’entretenus par une majorité de normaux pensants, ces derniers constituant cette normalité subjective et infondée de notre société. De façon pragmatique, il est une évidence de notre réalité qu’il est nécessaire d’intégrer et d’accepter sous peine de nourrir des frustrations mortifères. Donc, l’adaptation continue est un impératif mais aussi un art à développer plus que de s’épuiser à changer un monde incapable d’évoluer pour les raisons évoquées. Notre histoire est une source d’inspiration qui permet de valider ce constat par les nombreux exemples illustrant le fonctionnement humain en société.

J’ai quitté récemment mon travail avant d’y laisser ma santé. J’ai toutefois fait le nécessaire pour passer le relai à quelqu’un d’autre sans encombre. L’hôpital où je travaille à quand même fait le nécessaire pour faire sauter mes allocations (et oui on peut faire ça dans le public) , du coup je m’en vais au tribunal administratif. Quand je vois ce que j’ai fait pour eux pendant 1 an 1/2 (laisser totalement de côté ma vie privée ) , voilà la reconnaissance.

Mes idées et mon travail sont reconnus officieusement mais on m’a dit que mon travail ne pouvait pas venir de moi donc récupéré par quelqu’un d’autre. J’ai souvent été moqué, dénigré publiquement quand dans le même temps on récupérait mon travail.

Je suis toujours considéré comme l’emmerdeuse de service, qui veut toujours tout « améliorer » ou qui va dires aux collègues qu’il y a des erreurs dans leur travail (c’est vrai) et il faut toujours méga marcher sur des œufs pour dire les choses sinon les gens pensent que je suis prétentieuse… c’est épuisant.

En fait pour les deux premières questions je dirais que la réponse et souvent « parfois » plutôt que oui ou non. Je suis entrepreneure et ce cadre me convient bien pour développer toutes mes idées et mon énergie. Aujourd’hui je me sépare de mon associée car elle ne perçoit pas ce que j’apporte au projet et dévalorise mon travail. C’est très dur et décevant. Encore une fois je remarque que j’ai surinvesti le projet (j’étais loin d’être majoritaire bien que co-fondatrice) … bref la balance entre passion/idées/envie/vision globale et réalité des besoins / de la perception de celles et ceux avec/pour qui on travaille reste une des plus grande difficulté pour moi (et pour notamment éviter les burn out)… merci pour ce sondage !

Même si la douance commence à être mieux considérée dans certains grands groupes il reste de nombreuses difficultés.
La première est certainement la possibilité de communiquer sur cette différence là où trop de gens entendent encore qu’il ne s’agit que d’être plus intelligent ! Comment un manager peut-il gérer cela ? Sans compter les collègues. A la moindre friction c’est ce point là qui ressortira.
Le HPI peut se faire plaisir dans son travail, quelques mois ou quelques semaines, le temps d’avoir fait le tour pour ensuite commencer à s’ennuyer. Rapidement il fera en quelques heures ce qu’on lui demande de faire en plusieurs jours d’où ensuite un ennui que même l’hyperadaptabilité ne lui permettra pas de compenser.
Bref sans généraliser il est évident qu’entre ennui, difficulté à communiquer et à être considéré pleinement la vie du HPI en entreprise est rarement une sinécure.

Mouton noir et super connard sont les deux surnoms que je me suis donné à force d’être confronté à du rejet de ce que j’apportais.
Voir ce qui ne va pas et apporter des solutions est une malédiction dans le monde, en général.
Je n’ai pas encore trouvé de cadre qui me permette de m’épanouir.
Mais bon mon parcours familial et d’études m’a amené à faire un travail très loin de mes capacités et aspirations alors…
Tant pis c’est comme ça.
Je pense qu’il faut des parcours particuliers et de la détection très tôt des profils particuliers, un encadrement psychologique dès le plus jeune âge (je fais de l’EFT pour moi et ma fille)Et une formation des personnes « dites normales » aux autres personnes dites « différentes »
C’est en cours de ce que je sais.

Je suis enseignante en primaire, c’est un métier qui laisse bcp d’ouverture aux projets et à l’esprit créatif, grâce à la liberté pédagogique.
Cependant, mes idées sont souvent passées pour très originales aux yeux des collègues par rapport à mon domaine (mais pas pour moi), c’est pourquoi je n’en parle désormais plus, mais laisse les projets fleurir d’eux-mêmes. Ce n’est que de cette façon qu’ils sont d’ailleurs reconnus et valorisés. Mes burn-out quant à eux sont surtout liés au décalage entre le Créatif de mon esprit plutôt libre, à la charge administrative et statistiques de mon métier, qui n’entrent pas et de moins en moins avec mes valeurs. Je suis en cours de formation pour une reconversion professionnelle vers le libéral.

Terriblement frustrant qu’en France on mette les gens dans des cases tes super idées tu les jettes car tu n’as pas fait d’étude en marketing . En France seul le diplôme compte on aime tellement ranger les gens que l’on passe à côté de choses

Bonjour,
Après plusieurs échecs et démissions en tant que salariés dans des grands groupes et TPE, la seule réponse possible pour avancer à mon rythme à été de créer mes propres entreprises.
Des échecs, des réussites… en tant qu’indépendant on se donne le droit d’innover, d’accélérer, de ralentir et d’être créatif!!!
Bref…le bonheur pour notre manière différente de penser.
Au plaisir de lire vos résultats.
Bien à vous.

Le plus compliqué ce sont les relations professionnelles pour moi, plus que les missions en soi. J’ai eu de la chance de trouver une branche qui me convient (même si je me sens rarement légitime, dans le sens que je me sous-qualifie. Je me demande souvent si je suis vraiment fait pour ça ou ça) Toute la partie sociale est lourde à gérer.

Je dérange, je dis, crée, change les choses mais les portes décisionnelles me sont fermées, on me sort du placard en temps de crise, je suis le bureau sur lequel échoue les problématiques que personne ne peut résoudre, aujourd’hui ma vie professionnelle est secondaire pour moi, un gagne-pain, c’est le reste qui compte

J’ai découvert mon atypie à 40 ans, à partir de là j’ai décidé de le dire en entretien professionnel de recrutement et là c’est la panique… on fait peur !
Mais pas grave je continue et je fais de la pédagogie. A l’époque mon employeur pensait que j’étais handicapé et a assimilé cela à une maladie … enfin en 3 ans j’en ai entendu des vertes et des pas mûres ! 😂😂😂

Je crois qu’on peut résumer ainsi ma situation : je suis dans l’incapacité de supporter le monde du travail, régi par des inepties et la plupart du temps des incompétents. Je ne supporte pas devoir « me vendre » : on devrait être objectif sur le parcours de la personne. Je suis choquée que les gens en soient toujours à des préjugés extérieurs. Je ne comprends toujours pas l’intérêt des lettres de motivation ni des CV « pimpés » ; CV standard neutre comme au Japon pour ne juger que le parcours et les compétences acquises. Je dois rester dans le public car la « culture d’entreprise » me donne de l’urticaire et je n’y comprends rien.

Jusqu’ici j’essaye de creuser la niche dans la recherche, histoire d’avoir la paix tout en menant mes projets.

J’en ai marre de voir les incohérences, de les signaler à mes supérieurs, et que, soit tout le monde s’en fout alors que je tiens quelque chose qui arrangerait tout le monde, soit sur le coup le supérieur me dit que c’est de la merde et j’apprends qu’il se l’approprie une fois que j’ai changé de boulot…

Un monde de pourris que je tiens à fuir! Si je ne peux avoir ma biche dans la recherche dans une département agréable, alors je finirais à mon compte. Car je supporterais pas ça encore des décennies!!!

La vie en entreprise répond a des codes qui lui sont propres et sont loin de correspondre a la cohérence et au bon sens. Composer avec donne parfois l’impression a cautionner le système mais dénoncer c’est se faire évincer. Un dilemme bien compliqué a résoudre

Fonction publique et haut potentiel ne sont absolument pas synonymes.
Mais j’adore ce que je fais. Ce que j’apporte. Alors je me fond dans cet environnement qui me convient de moins en moins.

Je travaille dans l’éducation nationale.  Je suis professeure des écoles. Les contraintes du cadre que nous impose le fonctionnariat m’ont souvent étouffée, à tel point qu’il m’est souvent arrivé de penser à démissionner. Mais je sais, pour avoir pris d’autres options (année off et  congé de formation), que l’enseignement, les élèves et la classe me manqueraient si je changeais de travail.
La dernière fois que j’ai réellement envisagé une démission (il y a une dizaine d’années), j’ai appelé mon supérieur (l’inspecteur de ma circonscription) pour prendre rdv et en discuter. La secrétaire m’a assuré qu’il me rappellerait, il était donc au courant de la situation, et pourtant ne m’a jamais rappelé… alors bien sûr il était certainement très occupé… mais tout de même…


Tout ça pour dire que dans les écoles, les enseignants HP ou non sont très peu écoutés… les HP peuvent sortir un peu leur épingles du jeu en mettant en innovant et font ainsi leur chemin dans le groupe Éducation Nationale… mais l’accompagnement du personnel est très pauvre, alors celui des HP est carrément relayé à peau de chagrin…

Dès 22 ans, mon directeur qui avait 45 ans a dit qu’il devait faire attention à son poste car je pouvais le détrôner. Le patron de mon patron a reconnu mes succès et m’a remis une belle prime et une promesse d’embauche après mon service national. Par la suite, après passage à Saint Cyr, dès l’atteinte de mes objectifs, je m’embêtais. Alors je me fixais mes propres challenges personnels (marathon, faire un tour du monde, formation à Harvard, etc.). C’est à 45 ans que je me suis mis à mon compte. Croissance de 50 % par an. Mais ça ne me suffit pas. Nouveau voyage original, éco-responsable et médiatisé en préparatifs. Avec mon épouse et mes 5 enfants : www.odyssebus.com.

J’ai commencé dans les grandes entreprises du GAFA, super pour développer langue et expérience professionnelle valorisante, mais inadapté à mon côté hypersensible hpi au bout de quelques années car trop de monde, trop de bruit, trop de tout. Auj, je suis dans une PME, grâce à mes expériences passées j’ai un poste me laissant prendre beaucoup d’initiatives et je m’y sens à l’aise. A l’issue du GAFA, j’étais perdue et ai fait un burnout avec agoraphobie à la clé… Il m’a fallu près de deux ans pour revenir à la vie quasi normale et j’ai souvent cru que je n’y arriverais plus, mais aujourd’hui, je me sens à ma place car écoutée par ma hiérarchie et libre d’innover. Je vous souhaite à tous de trouver ce type de poste, cela apporte un équilibre.

J’ai fait plusieurs « bore out ». Je suis morte d’ennui plusieurs fois. C’est une vraie souffrance au travail que l’absence de dynamique et de stimulation intellectuelle. Et c’est une autre souffrance que de tenter d’expliquer que ce n’est pas de la fausse modestie mais une réalité. 

Deux facteurs : l’environnement de travail fermé a l’innovation et la reconnaissance personnelle de ses propres compétences. Difficile de faire connaître ses compétences quand on ne les reconnaît pas soi même

Je suis dans un secteur très formaté, ou chaque acte est accompagné d’une procédure. Une sorte d’usine à gaz qui pousse à réaliser des tâches sans se poser de questions. Je vois bien que certains y trouvent leur compte et sont même très investis, mais je n’y arrive pas. Je m’ennuie, le secteur professionnel m’ennuie et je ne vois pas de sens ou de réelle action positive dans ce que je fais. Je me sens comme une personne au service de…. la marge de manœuvre en terme de créativité est très limitée.

Je suis diplômée depuis peu. J’ai fait une dépression pendant mes études que je pense être liée à ma sensation de décalage et d’incompréhension parfois + hypersensibilité. J’ai découvert mon hp par la suite.
Diplômée en 2019, je travaille depuis peu et ressens toujours cette différence mais étant donné que je travaille dans une petite structure, je ressens mes compétences plus valorisées ou reconnues (contrairement à certains stages dans de grandes entreprises) même si mon travail m’ennuie les 75 % du temps (6 mois que je suis en poste) . Je compte trouver une autre opportunité sans pour autant avoir une idée concrète de ce qui me conviendrait.

Pour avoir fait les 2, c’est plus facile psychologiquement d’être à son compte que salarié. Le pb c’est d’avoir à gérer un supérieur plus con que soi, ce qui est en % hautement probable … pas étonnant que certain HPI fassent des burn out au travail. Y aussi la jalousie des collègues qui voient bien qu’il y a un décalage de compétences.

Je suis HPI sans spécificités sensorielles et sans contagion émotionnelle. C’est à dire que je n’ai pas de trouble du neuro développement. Je subis les stéréotypes de genre et le fait que ma créativité et mon originalité ne rassurent pas assez les décideurs, c’est à dire que je ne suis pas conforme au stéréotype. Cela dit en cas de crise ou de situation complexe, c’est à moi qu’on fait appel. Ce qui est agaçant c’est de voir que certaines situations s’aggravent qu’on aurait la latitude d’agir, mais il faut vraiment que tout le monde se rende compte de l’échec ou presque Echec pour penser à moi. Donc quand je rencontre un dirigeant qui ne me comprend pas, je me dis qu’il n’a pas encore assez échoué pour qu’on travaille ensemble.

Je pense que beaucoup de HPI ont aussi besoin de travailler sur eux et je suis assez atterré des discours dominants en France qui tendent à expliquer les difficultés rencontrées par les HPI comme venant de leur spécificité.

On peut être HPI et devoir développer ses aptitudes, compétences, etc.

D’après le livre de Gauvrit « les surdoués ordinaires » et les recherches mondiales, c’est plutôt une chance qu’un handicap pour la majorité.

Toutefois, le potentiel reste un potentiel et c’est à chacun de le faire fructifier, de le transformer en réalisation.

Il donne néanmoins plus de possibilité de se construire la vie souhaitée, plus d’ouvertures, que pas de potentiel…

J’ai cumulé 5 entreprises en 10 ans d’activité professionnelle, non pas par instabilité car je me donne à fond dans toutes mes fonctions, plutôt par ennui (le rythme de travail et les tâches souvent ingrates qu’on me fait faire pour me « remettre à ma place, moi et mon égo démesuré à cause de mon QI de surdouée »… il faut l’entendre pour le croire… j’en ai pleuré ce jour là…), par dépit aussi je suis partie d’une entreprise (ma chef ne me donnait pas de travail parce que, je cite, « je suis son assistante et il est hors de question que je lui fasse de l’ombre parce qu’elle attend une promotion l’an prochain » ….). Toujours l’impression de déranger, vouloir toujours en faire plus pour être respectée … rester discret par peur des conséquences si l’on se fait remarquer …

Être une personne particulière qui amène des questions et des solutions hors champ habituel dérange souvent, est souvent incomprise plus encore si ces questions ou propositions ne sont pas attendues puisque ce n’est pas dans le périmètre de votre poste. Mais cela dérange aussi des gestionnaires de carrière d’envisager qu’un profil qui a été cadré pour un type de poste puisse demander à évoluer sur d’autres postes que l’on n’avait pas envisagé pour vous… au final, une sortie négociée…. et quelques années plus tard des personnes (hiérarchiques ou manager transversal) qui vous revoient et vous disent que vous aviez vu juste et qu’ on aurait dû y aller… alors ils y sont alles mais plus tard, sans vous….
Un esprit prospectif, une incompréhension des enjeux, une chasse gardée entre collègues du même giron ( même école, même corps)… pas de place pour les personnes hors giron qui sortent du lot car pensent trop vite, pas d’accompagnement RH pour ces HPI qui certainement dérangent car ils vont droit au but, a la solution sans démontrer ou en démontrant qch a laquelle on n’avait pas pensé.
Je dorais surtout dommage que si le manager n’a pas identifié le HPI, il faut que la partie RH l’ait fait : pour l’entreprise, pour le poste, pour le HPI… penser que le HPI ne doit pas s’ennuyer, qu’il pense et fonctionne différemment, qu’il faut le manager et l’accompagner autrement. Les conditions de travail doivent aussi être pensées pour les HPI, ils ont aussi besoin de latitudes et de comprendre d’autres choses dans l’entreprise qui vont bien au delà de leur simple poste, il faut souvent être plus clair en termes de stratégie d’entreprise…

La confiance, la considération et l’ouverture de la part du supérieur immédiat (ou collègues) ainsi que l’autonomie des tâches professionnelles sont des facteurs qui, pour moi, favorisent la satisfaction au travail. À l’inverse, se sentir ignoré, “confiné” à une procédure qui fait peu de sens ou une résistance aux idées hors cadre ou créatives, sont des sources de démotivation importante.

Avoir plusieurs métiers donne l’impression d’être instable alors que ce n’est qu’une curiosité insatiable et une envie de comprendre…

Alors, maintenant, ça va mieux, je suis à mon compte et choisis mes clients pour avoir des projets intéressants et stimulants. Mais quand j’étais salariée dans une très grosse boîte, j’étais débordée et en même temps je m’ennuyais. Je travaillais beaucoup, on pouvait compter sur moi, mais il n’y avait pas de place pour l’innovation. Je n’ai pas fait de BO mais ce n’était pas loin, je crois… Je n’en pouvais plus des réunions qui ne mènent à rien, d’absence de prise de décision ou au contraire, des décisions justes politiques.

L’éternel souvenir du passage au 35h : DG et PDG à se gratter la tête… Et moi naïvement « ben c pourtant simple on retire 30min de travail par jour 15min le matin 15min le soir et on régule sur le vendredi… Et chaque année on fait la même chose jusqu’à atteindre les 35h…
Réponse de mon PDG : » tait toi, arrête de dire n’importe quoi, tu ne sais pas de quoi tu parles »

Au final, 3 semaines plus tard. Réunion au sommet avec toute l’entreprise. Et mon patron qui reprenait tout bêtement à son compte m’a proposition…

Un quotidien parfois frustrant voir humiliant.

Et quid de mes avis décalés du reste du staff souvent taillés mais qui au final se confirmaient…

On pourrait aussi parler de cette capacité effectivement à repérer toutes les failles et les problèmes. Perçu comme oiseau de mauvais augure.
« Tu ne vois que les problèmes, moi je veux des solutions ». Pour moi la satisfaction d’avoir gérer et anticipé des aléas.

Il est grand temps que les HPI soient reconnus. Des formations en entreprises devraient être données aux gestionnaires et recruteurs. Nous sommes en nombres grandissants et ceci deviendra une norme un jour.

Bonjour, je ne sais pas si je suis HP car je n’ai jamais fait le test. Mais je suis hypersensible et vos questions font échos en moi. L’entreprise telle qu’elle est le plus souvent en France, ne me correspond pas ou la façon d’être des gens. J’ai besoin d’un entourage motivant, bienveillant, sain autour de moi pour que mon travail soit épanouissant. Ne trouvant pas cela j’ai décidé il y a 8 ans de m’établir à mon compte pour ne plus avoir à perdre toute cette énergie à lutter contre ce qui ne me convenait pas.

Manager dans un hypermarché dans l’est de la France (17 ans) et en même temps créateur avec ma femme d’une compagnie de gestion immobilière spécialisé pour les entreprises (12 ans), j’ai toujours été mis dans une petite case par mes responsables malgré d’excellents résultats. Parti 1 an en Afrique, j’ai monté un hôtel et une compagnie de transport, année merveilleuse !  A mon retour en France, j’ai repris mon ancien poste, toujours dans cette petite case sauf quand ils avaient besoin de résoudre leurs problèmes et ça arrivait souvent !.

 Par la suite, j’ai cherché un autre poste ou je puisse me développer, j’ai souvent eu l’impression d’être une formule 1 sur une route de campagne, et c’est là que j’ai rencontré les « recruteurs », 95 % d’entre-eux sont des spécialistes bac +5 du format du cv, trop long, trop court, pas assez ceci ou pas assez cela, a te mettre dans tel ou tel case comme on leur a appris sur les bancs de leurs écoles, très peu d’entre eux sont des spécialistes de l’humain.

Finalement, nous sommes parti en famille au Canada, j’ai repris à zéro comme employé d’entrepôt, 18 mois après, j’ai eu deux promotions et mon salaire a doublé.

Les « recruteurs » sont coulés dans le même moule des deux côtés de l’Atlantique, mais le modèle Anglo-saxon a au moins l’avantage de promouvoir les compétences et je m’épanouis beaucoup plus ici !!

A ma connaissance il n’y pas ou très peu de connaissance même du sujet. Cela reste encore trop confiné aux cas de l’enfance (surdoués, précoces). Le sujet apprend plus vite, fait sa formation en gagnant quelques années puis devient un adulte comme un autre en ayant juste gagné du temps.

Bore-out est encore plus dur à vivre. Si on a d’autres « étiquettes » comme moi par exemple : une femme, HPI, étrangère – c’est la totale qui empêche parfois de vivre sereinement dans le monde de l’entreprise.

J’ai la chance d’évoluer dans un secteur où les gens ont globalement un haut niveau d’études. Cependant, je change de métier ou de boîte régulièrement, tous les 2 ou 3 ans pour ne pas m’ennuyer. Ce parcours « atypique » est plutôt considéré comme une force pour l’instant. Mais les jeux politiques et la lenteur des décisions me pèsent de plus en plus. J’aimerais pouvoir carrément changer de secteur. Je sais que le fond du problème ne changera mais la découverte d’une nouvelle vie pourrait m’occuper, ou me bercer d’illusions plus longtemps

À la phrase : « vous êtes instables « j’ai toujours envie de répondre je préfère être à 200% pendant 3 ans que de voir des personnes qui sont à 10% au bout de 10ans et les personnes qui changent développent des sacrées compétences d’adaptabilité , d’ouverture aux autres

Le simple fait de se savoir HPI est d’un grand secours professionnel. Je connais beaucoup mieux mes limites maintenant (depuis trois ans) et je comprends mieux les difficultés que j’ai vécues au travail depuis les 20 dernières années. Je serais très heureuse d’apprendre que les RH soient dans l’obligation d’avoir de la formation à ce sujet. Merci pour le sondage!

Les RH sont incapables de profiler correctement qui que ce soit, a fortiori les HPI. Ils nomment « hauts potentiels » des gens qui veulent faire carrière mais ne sont pas nécessairement surdoués.
Les petits chefs intermédiaires dans les grandes organisations se sentent menacés dans leur « pouvoir » hiérarchique par le potentiel de leurs subordonnés talentueux.
Les collègues en général ne comprennent pas qu’on ait soif d’apprendre sans l’ambition de leur damer le pion.
Tous se méprennent sur nos intentions et ne perçoivent pas les enjeux que nous défendons : qualité plus que quantité, éthique plus que marketing, écologie plus qu’économie, etc.

Se mettre à son compte a été pour moi la seule solution !

C’est beaucoup une question de personne. Et de leur capacité aussi à accepter plus ou moins selon leur propre temporalité notre « trop » et donc souvent cela passe par des conflits avec la hiérarchie suite à des incompréhensions. Je n’ai encore jamais connu la relation managériale idéale et je suis toujours passée par le conflit même si en général je suis restée en bon terme avec beaucoup après qu’on ne travaillait plus ensemble

J’ai la chance d’exercer un métier dans un univers créatif qui répond au besoin de se réinventer avec de nouvelles idées au quotidien. Mes principales difficultés proviennent en général de mes capacités à anticiper tous les scenarii possibles et en particulier les potentiels problèmes qui s’annoncent, ce qui donne de moi l’image de quelqu’un de négatif alors que j’ai aussi des solutions à proposer.

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