Et les femmes surdouées ?

La proportion de filles et de garçons est identique. 

Mais la sensibilité étant culturellement plus « normale » chez les petites filles, en terme d’attendus, elles seront moins facilement détectées que les garçons alors qu’il est avéré que le nombre de personnes à haut potentiel est égal entre les sexes.

L’un des autres symptômes majeurs de la personnalité à haut potentiel, en l’occurrence une sensibilité exacerbée, favorise là encore une certaine invisibilité des filles, comme le souligne Claudia Jankech :

«40% des HP sont hypersensibles, un trait qui sera plus facilement accepté et vu comme normal chez une fille, suggérant moins une surdouance comme origine. Chez un garçon, toutefois, une sensibilité trop prononcée posera des questions à l’entourage et aura plus tendance à passer pour un manque préoccupant de maturité »

Les filles internalisent, ce qui est très commun en occident.  Les femmes dans notre société se sur adaptent, se sabotent et masquent leur différence contrairement aux garçons. Certaines vont les « imiter »  : elles pourront ennuyer les autres, voire être violentes. Un manque de connaissance du sujet orientera son entourage vers le « problème » et elles ne seront pas détectées.

Les petits garçons surdoués sont premiers de la classe, ou cancres, mais se feront plus remarquer et vont donc passer les tests. On fait comprendre aux filles dès leur plus jeune âge qu’il ne faut pas qu’on les remarque, elles ne font pas le pitre, ne vont pas forcément être première de la classe, vont se brider et brider leurs rêves, elles s’oublient et se « caméléonisent. »

Hommes et femmes surdoués souffrent-ils des mêmes préjugés ?

Les hommes et les femmes surdouées sont perçus de manière différente. Un homme déterminé est perçu comme un leader, une femme déterminée comme agressive. Un homme est sûr de lui, une femme est arrogante. Un homme est obstiné, une femme est têtue. Un homme « pèse le pour et le contre », une femme est indécise.

Les stéréotypes sont, pour le surdoué en général et la femme surdouée en particulier, une source de souffrance supplémentaire,  aussi préfère-t-elle ne pas en parler, rester silencieuse.

Fabrice Micheau, dans sa formation « Douance au féminin », appréhende parfaitement le sujet de la femme surdouée et les conséquences dans la construction identitaire.

Elles peuvent

  • Se dévaloriser, perdre confiance,
  • Douter beaucoup plus vite,
  • Avoir tendance à attribuer leurs réussite à la chance
  • Avoir plus peur de l’échec et redouter la prise de risque
  • Aborder les sciences avec anxiété alors qu’elles ont les mêmes capacités et abandonner ces filières
  • Etre plus susceptibles au harcèlement car elles ne connaissent pas les codes.

Pour répondre à ce que la société attend s’elle, la femme HP va se sur-conformer encore plus, parfois jusqu’à l’épuisement. Une capacité de travail énorme alliée au syndrome de l’imposteur et un perfectionnisme toxique, représente un réel danger pour elle.

La douance au féminin, subit en quelque sorte une double peine, comme le souligne  Monique de Kermadec dans son livre La femme surdouée, ne serait-ce que dans les termes employés, selon que l’on compare les femmes HPI aux femmes « standard ». Selon que l’on compare ces surdouées à leurs égaux masculins également.
Les mots utilisés au quotidien ne sont pas anodins,  ils témoignent des attentes sociétales, familiales et sociales. Ils participent pleinement à la construction et au renforcement de préjugés. La femme surdouée, dès son jeune âge subit doublement ce conditionnement destructeur.

Un conseil ?

Non. Six .

  1. Se connaitre.
  2. Comprendre son fonctionnement.
  3. L’accepter.
  4. Comprendre l’impact du conditionnement dans une société normée.
  5. Acquérir des outils pour s’affirmer.
  6. Et oser être soi.
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