J’ai 20 ans, je n’arrive pas à suivre mon cerveau

De nombreuses fois, je me suis ennuyée à l’école étant plus jeune, ma famille se demande souvent la source de cet ennui comme si je n’étais pas normale de m’ennuyer autant. Mon ami qui ne comprend pas toujours mes réactions, me demande souvent comment je fonctionne. Sans vivre ce qu’il se passe dans mon cerveau, comment pourraient-ils comprendre. C’est aussi pour les nombreuses similarités entre ma génération ( génération Z) et le HPI que toutes ses interrogations passent à la trappe.

Les différentes questions que je me pose sur mon fonctionnement, sont souvent effacées par les personnes qui me disent : « C’est normal tu es jeune » ou « C’est l’âge où on cherche qui on est, les questions que tu te poses s’estomperont avec le temps ». Le Haut Potentiel est souvent détecté enfant ou adulte, lorsque des questions, surtout d’ordre professionnel se posent, mais on parle rarement du Haut potentiel entre 18 et 35 ans car on estime que la « personnalité est en travaux ». Or c’est une période qui fait partie de la vie et, mieux on se connait, mieux on la vit.

Mes pensées et émotions sont une grande partie de mes interrogations, elles sont permanentes et intenses.

Pourtant, elles ne se sont jamais effacées et certaines ce sont mêmes renforcées notamment le décalage ressenti avec les personnes de mon âge, je ne me sens pas à ma place dans un groupe de personnes de ma génération. Alors viennent les questions sur un fonctionnement différent de la norme et personnellement je n’ai pas envie de faire ma vie sur des interrogations, j’ai donc cherché à comprendre mon fonctionnement et les causes de mes réactions.

Mes pensées et émotions sont une grande partie de mes interrogations, elles sont permanentes et intenses, mon cerveau ne s’arrête jamais. Cela donne parfois lieu à des situations émotionnelles très changeantes et, parfois, difficiles à suivre, même avec son propre cerveau.

Voici un exemple très concret de ce qui peut se passer dans le cerveau d’un HPI pendant une journée

Source illustration : Connect the dots

Lors de ces changements brusques d’humeur, le cerveau va souvent plus vite que ce que nous sommes capables d’analyser, ce qui donne parfois lieu à des moments d’incompréhension de nous-mêmes.

Un exemple tout à fait concret, j’ai demandé à mon ami d’aller chercher des ingrédients pour une recette. Je ne lui ai pas précisé les quantités, il est revenu avec un ingrédient en quantité insuffisante. Cela a suffit pour me rendre triste de ne pas pouvoir faire la recette que j’avais imaginé, ce qui n’a aucune importance vu de l’extérieur. Mais en analysant mon propre fonctionnement j’ai compris que ce changement d’humeur soudain était lié à toute l’anticipation du planning des repas que j’avais préparé, tout était bousculé.

C’est la cascade, automatiquement : si je n’ai pas cet ingrédient, je ne peux pas faire la recette, donc le planning des repas doit être changé, mais je n’ai pas fait suffisamment de courses, et j’ai des rendez-vous cette semaine, je n’aurais pas le temps de cuisiner, je ne pourrais pas faire ce que j’avais envie de manger donc ça ne va pas.

Le tout en quelques microsecondes. Epuisant.

Mais toutes ses émotions intenses et pensées permanentes ont tout de même un avantage non négligeable.

Un autre exemple très parlant est la phase d’endormissement. Le cerveau ne fait pas de pauses. Il ressasse les différents événements qui se sont produits ou vont se produire, en boucle. « As-tu penser à ça? Et ça? », « Te souviens-tu de ce rendez-vous? N’oublie pas celui-là », « Tu dois anticiper ça sinon il se produira ça », etc, etc. L’humeur fluctue donc énormément à ce moment de la journée, ce qui peut rendre difficile l’endormissement et même, parfois, le sommeil.

Nuancier cerveau

Mais toutes ses émotions intenses et pensées permanentes ont tout de même un avantage non négligeable. Celui d’avoir une créativité et une sensibilité plus développée, une nuancier plus important de couleurs que la norme, c’est à dire la majorité des gens qui ne comprenne pas que l’on puisse être aussi intense dans son fonctionnement et ses ressentis.

Le fait de savoir à 20 ans que mon cerveau va très vite et de comprendre mon fonctionnement me permet de le prendre en compte dans mes choix de vie professionnelle et personnelle et de ne pas vivre les 20 prochaines années avec les mêmes interrogations.

Vous avez apprécié cet article ?
Rencontrons-nous pour parler de votre situation.

Partagez cet article

Envie de lire davantage ?

Laisser un commentaire